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domingo, 30 de agosto de 2020

Intervencion en manifestación por Jorge Glas y en solidaridad con presos políticos de America Latina

Chers amis et chères amies de la solidarité, suisses, latino-américains, de toutes nationalités confondues,

Je m'appelle Hector Leon et je suis le président de l'Association des Chiliens résidents de Genève. Notre Association fait partie d'une plateforme unitaire appelée Unidad Social Ginebra qui fédère les principales organisations réunissant la communauté chilienne résidente dans ce canton afin de travailler ensemble pour soutenir la lutte de nos compatriotes au Chili et défendre les droits de l'homme dans notre pays.  

C'est au nom de cette plateforme unitaire que je m’exprime et vous transmet la solidarité de la communauté chilienne avec les prisonniers politiques en Equateur, en particulier l'ex-vice-président équatorien Jorge Glas. Nous exigeons leurs libérations immédiates et dénonçons les pouvoirs politiques qui aujourd'hui criminalisent les mouvements sociaux, persécutent leurs dirigeants et activistes, et s'empare des institutions de façon illégitime et antidémocratique.

Ce sont des pratiques connus et dénoncés dans d’autres pays d’Amérique Latine. Les classes dominantes et les forces impérialiste déstabilisent les gouvernements démocratiques et progressistes, tel que celui du Président Rafael Correa, et mettent en place des autorités politiques fantoches qui se maintiennent au pouvoir grâce à la conspiration juridico-politique, le soutien des multinationales, la manipulation des medias et bien entendu la répression de toute contestation.

Notre pays a connu une histoire différente à celle de l’Equateur, mais la situation des droits de l’homme est tout aussi inquiétante. Après 16 de dictature, la classe dominante a réussi à maintenir un dispositif de répression ciblée qui continu à s’appliquer, en particulier contre les peuples autochtones, les mouvements sociaux, et les activistes environnementaux. 

Le Chili applique toujours une loi antiterroriste héritée de la dictature qui permet de mener des opérations militarisées de grande envergure et de garder en prison des opposants sans procès, ni inculpation.

Ce dispositif répressif s’est mis en marche avec toute sa force er brutalité à la fin de l’année dernière face aux grandes et historiques mobilisations sociales d’octobre 2019. Les manifestants ont été brutalement réprimés par les forces de l’ordre et l’armée provoquant de dizaines de morts et des milliers des blessés, dont 350 victimes de blessures oculaires causées par une utilisation à outrance des balles anti-émeutes.

La répression s’est soldée par des milliers de manifestants arrêtés et emprisonnés. Aujourd’hui environ 2500 enfants, adolescents et adultes restent détenus en situation de détention préventive, sans jugement, sans preuves. 

L’application massive de la privation de liberté à l’encontre de manifestants a été disproportionnée. Et la prolongation dans le temps, en pleine période de pandémie, est vécue comme un véritable châtiment punitif et collectif par tous les démocrates chiliens.

Dans les prisons du sud du pays, la situation des activistes mapuches emprisonnés depuis des années est dramatique. Face au manque de dialogue du gouvernement et l’absence de réponse a leurs demandes, une dizaine d’entre eux réalise en ce moment même une grève de la faim depuis plus de 110 jours afin d’exiger l’application de la Convention 169 du BIT relative aux peuples indigènes signés par le Chili. Il y a quelques jours ils ont décidé de durcir leur action et sont passés à une grève de la faim sèche qui met sérieusement en péril leur santé et leur vie.

Cette situation est intolérable et l’attitude du gouvernement Piñera est irresponsable. Nous exigeons une réponse immédiate aux demandes légitimes de prisonniers politique mapuches et de la révolte, et que les mesures de privation de liberté soit révisé. Notre demande se base sur des principes de justice, d’humanité et requiert une action d’urgence, surtout dans le contexte de crise sanitaire que nous vivons.

Chers amis, nous partageons avec nos frères équatoriens une expérience forte et historique. En octobre 2019 nos deux peuples se sont révoltés face à l’injustice sociale et l’oppression politique, et ont connu une mobilisation populaire massive, sans précédent, qui a ébranlé les gouvernements en place ainsi que le système politique et économique dominant.

Nos deux pays vivent également une crise sanitaire et sociale qui a soumis la population dans une situation de précarité dramatique. La sortie de la crise sera certainement longue et pénible por nos peuples, mais nous sommes sûrs que la voie de la mobilisation et la contestation reviendra avec encore plus de force et vigueur pour rendre nos pays plus juste, plus démocratiques, plus respectueux de droits de l’homme et des peuples autochtones.

Vive la lutte des peuples lationamericains!

Libertés pour tous les prisonniers politiques !

Vive la solidarité internationale !

Genéve, 30 août 2020


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